La faillite de deux compagnies aériennes françaises en l’espace d’un mois n’aura pas permis au gouvernement de mettre fin à sa politique d’asphyxie du transport aérien. Bien au contraire, au lieu de prendre des mesures propres à lui redonner de la compétitivité, le gouvernement affiche maintenant clairement sa volonté de renforcer ses actions en faveur de la disparition du transport aérien français.
230 millions d’euros de taxes nouvelles sur l’aérien au profit du ferroviaire
La taxe écologique décidée au mois de juillet et votée hier à l’Assemblée Nationale va être intégrée à la taxe Chirac, laquelle est, au passage, dévoyée de son objet premier.
L’objectif de la taxe Chirac sur les billets d’avion, mise en place en 2006, est de contribuer au financement d’UNITAID, organisation internationale spécialisée dans l’achat de médicaments pour les pays en voie de développement. Elle a été majorée en 2014 de 12,7%. Cette taxe s’applique aux seuls billets d’avion au départ de France. Les autres modes de transports tels que le ferroviaire et les autocars qui concurrencent directement le transport aérien sur bon nombre de lignes européennes et nationales, ne sont pas concernés par la taxe de solidarité.
La taxe écologique ne servira pas à développer des solutions propres à contribuer à la protection de l’environnement, mais à financer le principal concurrent de l’avion en France, à savoir le train. Lequel est déjà largement subventionné par les deniers publics et n’est pas le moindre pollueur.
Les compagnies aériennes, en France, sont asphyxiées par un nombre considérable de taxes qui entravent leur compétitivité et grèvent leurs revenus.
L’avion a la particularité en France d’être le seul mode de transport à payer et à financer toutes ses infrastructures, ainsi que nombre de missions normalement dévolues à l’État, telle la sûreté dans les aéroports.
L’avion paie aussi des taxes pour aider à l’insonorisation des logements des riverains des aéroports ainsi que la taxe de solidarité dite taxe Chirac.
Transport aérien et écologie : mise en place d’un système novateur de compensation
Le transport aérien pèse pour seulement 3% du total des émissions de gaz à effet de serre d’origine humaine, soit 13% de l’ensemble des moyens de transport de la planète.
Tout d’abord, contrairement aux idées fausses actuellement véhiculées, il existe déjà une taxe kérosène puisque pour pouvoir consommer du carburant, les compagnies aériennes doivent acheter en Europe des permis d’émission de CO2 (ETS).
Aussi le souhait du Ministre de l’économie de mettre en place une taxe européenne sur les carburants des avions est-il déjà réalisé.
Ensuite, le transport aérien travaille sur plusieurs pistes en même temps pour réduire son empreinte écologique : performances aérodynamiques, rendement des moteurs, allègement du poids des avions, utilisation de nouveaux carburants, amélioration des procédures opérationnelles et réduction des émissions carbone.
Notamment, les compagnies aériennes mettent en place le système CORSIA (régime de compensation et de réduction de carbone pour l’aviation internationale). Ce système, totalement novateur, vise à financer des projets de réduction d’émissions de gaz à effet de serre tels la plantation de forêts, le développement de l’énergie solaire et éolienne, etc.