Crise du Covid-19 : des mesures gouvernementales en trompe-l’œil qui vont soulager temporairement le transport aérien mais qui ne suffisent pas à préparer la sortie de crise.

6 Avr

Des centaines de milliers d’emplois et tout un pan de l’activité économique du pays sont menacés.

 

Le Gouvernement a annoncé une série de mesures pour venir en aide aux compagnies aériennes françaises frappées de plein fouet par la crise du Covid-19 et dont l’équilibre économique était déjà largement menacé comme les Assises du Transport Aérien de 2018 l’ont démontré, sans toutefois qu’elles aient donné lieu à une prise en compte sérieuse des difficultés du secteur par l’État.

Le SCARA – qui représente près de la moitié des compagnies aériennes françaises – se félicite que plusieurs de ces mesures répondent à certaines demandes qu’il a formulées dès le 13 mars dans un courrier adressé au Premier ministre pour demander, un aménagement de différents règlements français et européens, des aides financières pendant la durée de la pandémie et un cadre réglementaire permettant la mise en œuvre du chômage technique pour le Personnel Navigant, basé sur les travaux menés notamment par le SCARA avec la CRPN. Toutes mesures sur lesquelles il a obtenu satisfaction.

Toutefois, le SCARA alerte sur la gestion de la sortie de cette crise dont l’onde de choc continuera de résonner bien après qu’elle soit terminée et sur la nécessité d’en penser et d’en préparer dès à présent les modalités pour éviter la disparition de dizaines de compagnies aériennes françaises.

Au-delà de la seule durée de la pandémie, les prévisions mettent en évidence une chute du trafic de 46 % en 2020 et une reprise très incertaine avec une remontée du trafic échelonnée et assez lente.

Aussi le SCARA regrette que le gouvernement choisisse d’avoir recours à de simples moratoires de taxes et redevances, qui revient à alléger momentanément la trésorerie des compagnies aériennes en reportant les échéances, au lieu des dégrèvements demandés, qui permettent d’annuler totalement les charges.

Dans son courrier du 13 mars, déjà le SCARA avait demandé et précisé :

  • Une aide à la trésorerie des compagnies en accordant des dégrèvements, et pas simplement des moratoires, sur les charges URSSAF et sur toutes les taxes et redevances relevant de l’Aviation Civile, des aéroports et d’Eurocontrol.
  • Le dégrèvement, et pas simplement des moratoires, des cotisations patronales et salariales dues à la CRPN.
  • Le dégrèvement, et pas simplement des moratoires, de toutes les taxes annexes (taxe sur les salaires, formation, etc.)

Le SCARA rappelle que toutes les taxes et redevances relevant de l’Aviation Civile, des aéroports et d’Eurocontrol, s’appliquent sur les vols effectués. En l’absence de vols ces taxes ne sont pas dues, et un moratoire sur ces taxes représente de faibles sommes. Aussi le SCARA pour soutenir véritablement les compagnies demande un dégrèvement total de ces taxes jusqu’à trois mois après la fin de la période d’urgence sanitaire.

Le SCARA demande à ce que ce soit l’ensemble des compagnies aériennes françaises qui bénéficient d’un plan d’aide structurant pour survivre à la crise du Covid-19, afin notamment de respecter le principe de libre concurrence.

Il existe en France des dizaines de compagnies aériennes françaises, de taille différente, qui effectuent des vols de passagers et de fret, qui contribuent à l’aménagement du territoire en métropole et en Outre-mer et qui irriguent toute une partie du tissu économique français. Selon IATA, qui appelle les gouvernements à aider leurs compagnies aériennes, chaque emploi de ces entreprises génère 24 emplois induits, soit plus d’un million d’emplois en France.

Le SCARA en appelle à l’aide de l’État pour sauver toutes les entreprises du transport aérien français et leurs emplois dans cette crise sans précédent.

 

 

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